Un sourire peut soigner!


Bonjour les Êtres humains !

S’il y a une chose que je n’aime pas, c’est aller à l’hôpital. Ce n’est pas que j’ai peur des injections et autres médicaments, mais ce sont souvent les visages que je risque d’y croiser que j’appréhende. Je veux parler de ceux du personnel soignant.

Je me souviens qu’il y a une vingtaine d’années, quand j’étais enfant et assez souvent souffrant, lorsqu’on allait dans les hôpitaux publics de Libreville, ma ville d’origine, on était presque toujours accueilli très froidement par les infirmières qui, en plus, prenaient des airs agressifs. Sans compter qu’à leur mauvais caractère s’ajoutaient des rumeurs d’incompétences et de formation insuffisante pour apporter les meilleurs soins possibles aux patients. Les histoires de malades rendus handicapés après une injection ratée étaient courantes. Je ne parle même pas de médecins : il fallait arriver avant sept heures, puis faire une queue qui n’en finissait pas, pour les voir apparaître vers onze heures. Ceci pour deux ou trois heures de consultations ! enfin, les services administratifs n’étaient pas pour faciliter le parcours du combattant auquel les malades devaient se plier : parfois, vous arriviez en urgence avec un parent à l’agonie, ou grièvement blessé, mais l’on vous demandait, juste pour pouvoir l’ausculter, de devoir se plier à des paiements par ci, d’autres par là, tandis que votre parent laissait échapper son denier souffle en pleine salle d’attente, ou même dans la cours de l’hôpital, allongé à même le sol. Ce doit être pour toutes ces raisons que je me débrouille autant que je peux pour ne pas avoir à me rendre dans un hôpital, tant pour moi-même que pour quelqu’un d’autre.

Aujourd’hui, les choses ont plus ou moins changées, mais les humeurs du personnel médical sont encore très souvent décriées. Certes, dans les cliniques privées, ces personnes qui doivent veiller à la bonne santé, tant physique que psychique des patients, se montrent assez courtoises car, elles sont , la plupart du temps, sous la menace d’un renvoi sans préavis si elles se comportent mal vis-à-vis d’un patient qui pourrait bien être un « nom » du pays, souvent nanti d’un certain pouvoir politique ou économique. Dans le service public, les choses sont bien différentes : les infirmières ne prêtent quasiment pas attention à leur attitude et à l’expression de leur visage, lorsqu’elles s’occupent des personnes qui remettent leurs vies entre leurs mains.

C’est à tout cela que je méditais il y a quelques mois, avachi sur la banquette arrière du taxi qui me conduisait dans un de ces établissements, ici, à Dakar. Je m’étais réveillé en plein milieu de la nuit avec de violentes douleurs abdominales et d’incessantes nausées. Bien évidement, j’ai commencé l’automédication, avant de me rendre en pharmacie aux aurores, mais aucune amélioration. Comme j’avais déjà alerté un ami, celui-ci arriva chez moi dans la matinée et je dû me contraindre à aller au SAMU municipal de Liberté 6.
Je me disais déjà que, vue l’heure (même si on avait pas encore passé neuf heures du matin), j’allais devoir poiroter des heures avant d’être reçu par un médecin qui allait sûrement juste me palper un peu avant de m’envoyer entre les mains d’une infirmière à la mine attachée… Bref, je n’étais pas très optimiste !

Cependant, je fus agréablement surpris, arrivé sur place : après la contrainte (que je trouve assez idiote, d’ailleurs) de payer une quittance avant de pouvoir être traité, je fus dirigé vers les salles de consultation. Là, la première chose qui me marqua fut de me retrouver devant une femme jeune et joviale. Le visage du Dr. Adjaratou Rekhaya NDIAYE arborait un sourire vraiment sincère et un regard réellement compatissant à ma souffrance. Je dois dire que l’accueil convivial qu’elle m’adressa eu un effet positif sur mon état psychique. Lorsqu’il fallut me mettre sous perfusion, je fus confié à une très jeune infirmière. Celle-ci fit son travail dans une bonne humeur qui n’était pas pour me déplaire, bien qu’elle fut orientée à mes dépends. En effet, elle ne cessait de me plaisanter sur les causes de ma maladie : elle affirmait que j’avais fort probablement voulu manger plus qu’il ne fallait, pendants les fêtes !



Je fus si agréablement surpris par cet accueil et ce traitement que je me dis qu’au moindre bobo, je n’hésiterais plus à revenir à cet endroit. Et c’est pour que d’autres puissent aussi connaitre ce genre de traitement que je voudrais vraiment passer ce message à ceux qui ont déjà, ou comptent bientôt, prêter le serment d’Hippocrate : s’il vous plait, lorsque vous vous rendez à votre lieu de travail, souvenez-vous qu’un simple sourire peut déjà redonner l’espoir, la force de lutter contre la maladie et l’envie de vivre à celui qui souffre, alors… enfilez vos blouses et souriez !      

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