Un tour dans les transports en commun de Dakar
Bonjour les êtres
humains !
Il y a des choses si
simples et si banales dans la vie courante qu’on n’y prête pas souvent assez
attention. Pourtant, elles peuvent révéler une multitude de penchants de la
nature humaine et du grand éventail de sentiments par lesquels nous pouvons
passer, de la générosité à la colère, en passant par l’amour et la haine. C’est
le cas des courts voyages que nous effectuons chaque jour, dans les transports
en commun. Ces relations souvent fugaces, parfois prolongées, que vivent les
Africains dans leurs déplacements quotidiens, que ce soit en cars, en bus, en
taxis ou même à motos… je parle de celles que l’on vit dans les taxis-bus et
les clandos de Libreville, les Sotrama de Bamako, les Rapid, les Ndjarandjaye,
les Tata et les Dem-Dik de Dakar. Je parlerai surtout des transports en commun
sénégalais, parce que c’est là ou je vis actuellement et qu’ayant quitté les
autres capitales citées plus haut depuis un certain temps, je ne peux me baser
que sur mes souvenirs pour en parler. Et ces derniers ne sont pas les plus
précis qui soient !
Le premier sentiment
qui, selon moi, vous anime lorsque vous montez dans un car ou un bus, c’est la résignation.
La résignation ! C’est bien souvent ce qui se lit sur les visages des usagers
qui vous défigurent tandis que vous cherchez une place libre. Ils sont, en
effet, contraints de vous accepter dans leur espace vital. Contraints de vous
supporter, même si vous êtes étranger, que vous avez une drôle de coiffure, une
tenue vestimentaire particulière ou encore un parfum atypique.
Cette résignation,
beaucoup de mes sœurs et frères originaires de l’Afrique Centrale ne manquent
jamais de la faire remarquer lorsqu’ils viennent de débarquer dans le pays de
la Téranga. En effet, quand vous leur demandez ce qu’ils pensent de Dakar, il
est très courant que leurs impressions et analyses portent en premier lieu sur
les transports en commun. D’abord, ils vous parleront des véhicules
qu’empruntent tous les jours les Dakarois : surtout de la vétusté des cars
Rapid et autres Ndjarandjaye. Il est vrai que la majeure partie de ces engins
sont de vieilles carcasses dont il est devenu impossible de deviner la marque
d’origine. Leurs carrosseries aux teintes bigarrées, un mélange principalement
dominé par celles du drapeau national, pour les premiers cités, et un douteux
blanc uniforme, pour les autres, sans oublier les iconographies d’appartenance
à telle ou telle autre confrérie religieuse locale qui tapissent l’intérieur de
certains, ne suffisent pas souvent à masquer les innombrables défauts,
retouches, rafistolages et réadaptations bricolées ça et là pour que ces objets
d’un autre siècle puissent encore rouler. Et là, je ne suis encore que sur
l’aspect des véhicules !
Si vous rencontrez de
jeunes Congolais ou Gabonais qui viennent d’arriver à Dakar, demandez-leur donc
ce qu’ils pensent des autochtones. Il y a de fortes chances qu’ils vous les
décrivent comme ils les ont vus dans les transports en commun. Souvent, les
premières choses que vous entendrez sont : « les Sénégalais sont
sales ! Ils ne se lavent pas ! Ils sentent mauvais ! Leurs
vêtements sont d’une propreté douteuse ! Ils ont une haleine fétide… Ils…
Ils… Ils… » Et on peut continuer ainsi toute la journée ! Parfois, en
écoutant, je me dis qu’on ne vient sûrement pas de la même région. Parce que
d’où je viens, tout ceci existe aussi. Eux, ils doivent surement arriver de
Wonderland, où tout le monde il est tout beau, tout le monde il est tout
propre, tout le monde il est tout joli ! D’ailleurs, à ce propos, j’ai
rarement vu un Africain du Centre arriver à Dakar et ne pas se plaindre :
du climat, de la chaleur, de la qualité de l’air, des hommes, des
femmes, des chevaux, des moutons, des mendiants, adultes comme enfants, de
ceci, qui n’est pas come CHEZ LUI, de cela qui ne serait pas acceptable CHEZ
LUI. Il est toujours en train de comparer, comparer et encore comparer, pour
souligner ce qu’il considère être meilleur CHEZ LUI ! J’écoute souvent ces
personnes en me demandant qui leur a dit qu’en arrivant, ils trouveraient une
ville de Dakar et ses habitants totalement à l’image de ce qu’ils ont laissé
CHEZ EUX ? Mais ceci est un autre sujet. Revenons dons à nos transports en
commun.
Beaucoup d’entre nous,
jeunes immigrés à Dakar, décidons souvent que, quitte à devoir supporter les
Dakarois et leurs supposés multitudes de défauts, autant choisir dans quel type
de confort on veut bien le faire. Justement, en matière de confort, on pourrait
ranger les cars et les bus de Dakar dans cet ordre décroissant : d’abord
les bus de la société Dakar Dem-Dik, ensuite ceux que l’on surnomme ici, les
« Tata », après les « Ndjarandjaye », et enfin les
« Cars-Rapid ». Commençons par ces derniers. Ce sont ceux qui
paraissent les plus archaïques. Il faut dire qu’ici, la priorité est la
proximité, et non le confort. Ils permettent, en effet, de se déplacer à
moindres coûts sur de petites, voir longues distances. Distances qu’en général
un taxi vous taxera à pas moins de cinq cent francs Cfa. Ensuite, il y a les
fameux « Ndjarandjaye ». Rien que le non à lui seul pourrait vous
donner des sueurs froides ! Mais étrangement, je crois que c’est le type
de bus que j’emprunte le plus, que ce soit pour me rendre à l’Université
(UCAD), ou à l’institut. On ne peut pas dire que la propreté et la solidité de
ces engins soient irréprochables, mais c’est le seul genre de bus dans lequel
on est sûr qu’en montant, on aura une place assise. Ça tombe bien, je déteste
voyager debout ! En général, mes confrères d’Afrique Centrale vous diront
qu’ils n’empruntent pas ces deux premiers types de transports. Beaucoup se
disent qu’ils auraient honte d’être vus là-dedans… à croire que ceux qui y
montent sont moins dignes, moins « humains » qu’eux !
Ils préfèrent souvent
se déplacer dans les « Tata », ces bus du constructeur indien du même
nom. Moi, il y a deux choses qui me dérangent vraiment avec ces bus-là :
la première, c’est la grande diversité des trajets empruntés par ceux-ci. En
effet, il doit y en avoir autant qu’il y a de quartiers dans la ville !
Ils arborent, sur le pare-brise, des numéros qui sont sensés vous indiquer le
trajet qu’ils suivent. Le problème est que, bien souvent, c’est la seule
indication qu’ils donnent. Il faut donc,
au préalable, savoir que la « 76 » va à Ouakam, ou que la
« 47 » passe par Front de Terre. Le problème est que moi et les
chiffres, ça fait trois ! Déjà que j’ai du mal à me souvenir de mon numéro
de téléphone, retenir tous ces numéros et les trajets qu’ils désignent est un
vrai tour de force pour moi. La seconde chose qui me déplait avec les
« Tata », c’est qu’il n’y a souvent, dans ces bus, qu’une, sinon deux,
rangée de quelques sièges. Et souvent, ces derniers sont déjà occupés par les
personnes du troisième âge. Il faut donc, la plupart du temps, traverser la
ville debout, agrippé à une barre horizontale près des fenêtres, ou à une
autre, verticale celle-là, près du conducteur, qui n’est pas sans rappeler
celles qu’on voit à la télévision, dans les boites de strip-tease. Et je crois
l’avoir déjà dit plus haut, je déteste voyager debout ! Sans compter que,
pour certaines destinations, on peut poiroter une bonne demi-heure avant de
voir un car se pointer à l’arrêt…
La dernière alternative
est le « Dem-Dik ». Ce sont de longs bus, souvent de marque
« King Long », facilement reconnaissables à leur couleur bleu foncé. En
réalité, ils ne diffèrent des « Tata » que par la taille. D’ailleurs,
les anciens modèles de bus de la firme ne sont rien d’autres que des
« Tata » peints en bleu. Le grand avantage avec ces bus, du moins
pour moi, c’est que les destinations et les trajets sont souvent indiqués sur
un panneau d’affichage numérique, à l’avant du véhicule. Je ne les emprunte que
lorsque je veux me rendre au centre-ville, quand je veux en sortir, ou quand je
vais à l’aéroport. Là, pas trop de soucis pour ce qui est des trajets. Pour
aller en « ville », je prends le plus souvent la « 18 ».
Depuis le terminus de Liberté 5, à quelques jets de pierre de chez moi. C’est
vrai que ce n’est pas le choix le plus rapide, parce que cette ligne fait un
long détour par la zone industriel. Cependant, je m’arrange systématiquement
pour ne prendre que celle-là, en grande partie parce que j’aime bien les longs
trajets en auto durant lesquels je rêvasse en observant les passants, mes
écouteurs vissés aux oreilles, ou bien j’écris un bout d’article, de poème, de
paroles de chansons ou simplement quelques pensées qui me trottent dans la
tête. Une fois en ville, je ne me tracasse pas plus pour savoir quelle ligne
emprunter pour rentrer : n’importe laquelle qui affiche
« Dieupeul » me convient. Mais je ne voulais pas vous parler de moi
dans les transports, mais plutôt des Sénégalais et de la façon dont ils se
comportent dans ceux-ci. Et pour chaque type de bus ou de car, il y a deux ou
trois choses qui m’interpellent particulièrement.
Dans les
« Rapid », c’est d’abord la clientèle qui frappe l’œil attentif. En
effet, souvent, ce sont ceux des classes les plus faibles qui la composent. Ainsi,
en plus des élèves des lycées et collèges en uniformes qu’on y retrouve,
s’ajoute une grande partie de ceux qui n’ont pas le temps de soucier de la
qualité de leur apparat, ou
encore des odeurs, des incessants arrêts, même en plein milieu de la route, ou
encore des coups stridents frappés à tout moment sur la carrosserie en taule,
par les apprentis-chauffeurs, ave une pièce de monnaie, pour communiquer avec
le conducteur. La deuxième chose qui ne peut pas vous échapper concerne
justement ces apprentis. Je ne sais pas s’il y a un code vestimentaire pour ces
derniers, mais je me demande si quelqu’un a dit, un jour, que ceux-ci ne
doivent pas porter de vêtements propres ! il est vrai que vu le métier
qu’ils exercent, ils sont très souvent obligés de faire face à la poussière,
aux huiles de moteurs, en cas de panne, et autres, mais tout de même ! Et
surtout, je me suis toujours demandé pourquoi aucun d’eux ne porte jamais son
pantalon au niveau de la taille, comme cela est normal. Non, ils ont
systématiquement le froc au ras des fesses, sinon bien en-dessous ! J’ai
toujours envie d’éclater de rire en voyant les regards rageurs que les femmes
du troisième âge jettent à leur caleçon exposé à l’air libre, et d’une couleur
bien loin de l’originelle, quand ceux-ci passent devant elles pour récolter les
« passes », comprenez par là, le prix du transport. Mais ce qi m’a
toujours vraiment marqué dans le « métro », comme certain surnomment
ces bus, c’est la facilité avec laquelle les gens sympathisent et la grande
solidarité dont ils font montre. Il suffit que quelqu’un aborde un sujet lancé
sur les ondes de la radio pour que tout le bus, jeunes comme vieux, hommes et
femmes, se mettent tous à en discuter les uns avec les autres, de la façon la
plus naturelle qui soit ! Et dès qu’un passager a une altercation, même
brève, avec l’apprenti, tout le monde dans le car tente, tant bien que mal,
d’apporter sa contribution pour régler le conflit. J’ai tendance à penser que
ça doit être cela, la Téranga qu’on nous vente tant ! Encore que, je crois
que c’est la disposition des sièges, en forme de fer à cheval, qui contribue à
cette convivialité : les gens sont assis les uns face aux autres et
communiquent donc plus facilement. Ce n’est pas le cas dans les Ndjarandajye.
Pour cette catégorie de
bus, la disposition des sièges joue, elle aussi, un grand rôle dans les
rapports des passagers. Il faut noter que, dans ces bus, les sièges sont
disposés par rangées de cinq places, une bonne dizaine par véhicule. Là, les
gens sont un peu plus silencieux. Souvent, on y retrouve souvent des personnes
issues du même tissu social que ceux qui voyagent en Rapid. Les rares moments
notables de communication et d’entraide que j’y ai souvent noté ont lieu quand
une personne, le plus souvent des femmes, monte avec des bagages assez lourds
(sacs, paniers de vivres, plateaux et autres cuvettes plein du repas de midi…).
Il y a très souvent quelqu’un pour donner un coup de main, mettre les bagages
entre ses jambes, sous le siège, ou même les porter. Parfois, cette sollicitude
n’est pas accueillie comme elle devrait l’être. C’est par exemple ce qui s’est
passé un jour que je rentrais des cours. J’étais assis près de l’entrée du bus,
la grande porte à l’arrière de celui-ci, et une femme d’un âge assez avancé
avait pris place à côté de moi. Quelques centaines de mètres plus loin, montait
une jeune femme et une petite fille d’une poignée d’années environ. La fillette
paraissait déjà assez triste et calme. Comme sa mère (je présume) avait les
bras encombré d’un sac, la femme âgée près de moi se proposa de porter la
fillette sur ses cuisses. Je ne sais pas pourquoi, mais sa mère explosa
littéralement : elle se mit à vociférer tandis que la fillette éclatait en
sanglots. Les deux femmes s’échangèrent quelques véhémences en wolof (j’ai
honte de l’avouer, mais je ne comprends toujours que difficilement cette
langue, après cinq années à Dakar…). Finalement, il fallut l’intervention de
quelques hommes pour ramener un silence relatif dans le bus. La vieille femme
garda silencieusement la fillette sur ses cuisses, tout le long du trajet,
pendant que la mère n’arrêtait pas de marmonner ce qui ressemblait à des
menaces. J’étais assez gêné pour cette dame qui voulait juste donner un coup de
main. Mais il est vrai que l’enfer est parfois pavé de bonnes intentions, même
si celles-ci sont encore moins courantes dans les Tata.
Je ne monte dans cet
autre type de bus que quand je vais à Ouakam. Parce que cela m’évite de devoir
descendre en cours de route pour prendre un autre bus. L’ambiance dans ceux-ci
est encore plus calme. Le plus souvent, on y retrouve ceux des classes dites
moyennes : il suffit de voir leur tenue vestimentaire et de les écouter
parler un français assez correct pour le confirmer. Je crois que la seule chose
que j’aime dans ces bus, c’est que ce sont les seuls dans lesquels il m’est
arrivé de flirter. Je vous vois déjà me suspecter de draguer en bus, mais je ne
le fais que très rarement, sinon jamais. J’aime à croire que c’est la
promiscuité qu’impose ces véhicules assez longs et effilés qui le permet. Souvent,
nous les jeunes sommes contraints de nous serrer, debout, les uns aux autres,
pour laisser les places assises aux ainés ou encore aux femmes enceintes ou aux
mamans. Et comme, dans ces bus, souvent, tout le monde parle assez bien français,
il est plus facile d’aborder une jolie jeune femme qui vous marche
malencontreusement sur le pied, et discuter avec elle durant tout le trajet. Mais
bon, je ne vais pas souvent plus loin que là…
Enfin, il y a les
Dem-Dik. Ce que je trouve assez drôle, à chaque fois que je monte dans l’un
d’eux, c’est qu’on a l’impression que tous ceux qui s’y trouvent se sont
dit : « vu que je suis très bien habillé aujourd’hui, je ne vais
pas monter dans un de ces vieux cars ou bus des autres réseaux de transports en
commun. Je vais monter dans les bus spacieux et (quelques fois) climatisés de
DDD ». Je ne sais pas si c’est le fait que ceux qui j’y croise souvent
vont, soient au centre-ville, surement pour des activités assez importantes, ou
alors, rentrent de celui-ci, éreintés par leur dure journée, mais je sens
toujours une certaine tension quand je suis dans un de ces bus. Tout le monde y
est très calme, et il y est souvent rare que des inconnus s’y abordent et
engagent une conversation banale, comme dans les Rapid. Tout le monde garde son
silence dans son coin. Pas un mot, pas un geste, pas une action ! Et ce,
même quand la situation devrait nécessiter une réaction. Parce que, parfois,
elles le nécessitent vraiment. Je parle de ces moments où certains profitent du
fait que le bus soit plein à craquer pour satisfaire quelque peu leur libido. Je
n’ai jamais assisté à ce genre de scènes, mais elles m’ont déjà été maintes
fois relatées par des amies, Sénégalaises ou étrangères. Selon leurs dires, il
arrive, parfois, que des hommes se collent à elles plus qu’il n’est nécessaire,
et quelques fois, se frottent contre elles, sans se soucier de ce qu’elles
pourraient bien penser de la bosse qu’elles sentent subitement grossir contre
leur peau. « Et alors, tu as fait quoi ? », que je m’empresse de
demander. « Bof, rien ! Je l’ai regardé d’un air menaçant et il s’est
éloigné… » Il y a des moments où je suis vraiment heureux de ne pas être
une femme… Je salue toutes celles qui arrivent à garder leur calme dans ce
genre de situation ! Encore que, quelquefois, avec la chaleur, le
confinement, la fatigue de la journée, il arrive que des soupapes
sautent ! C’est ainsi qu’un jour, en revenant du centre-ville, j’ai bien
rit avec le reste des passagers du bus en voyant un monsieur qui pourrait être mon
arrière-grand-père littéralement péter les plombs : le bus allait prendre
un tournant assez étroit lorsqu’un chauffeur de taxi s’y engagea, coupant la
route devant nous. La collision fut évitée de peu ! Le vieillard, assis
près de la fenêtre qui donnait vers le taxi, se mit alors à hurler sur le
chauffard, le gratifiant de tous les noms d’oiseaux qui lui passaient par la
tête, et en français s’il-vous-plait ! Il se débattait tant qu’on aurait
dit qu’il était prêt à descendre pour aller en découdre avec l’autre qui ne
s’était pas gêné de lui rendre la politesse. Il fallut les conseils et les
supplications de presque tous les passagers du bus, tous plus jeune que lui,
pour le calmer… C’était vraiment amusant !
Pour moi, prendre un bus
où un car, c’est accepter d’avance de faire partie, pendant les minutes que
durera le trajet, d’une communauté, d’un ensemble, d’un groupe d’êtres humains,
de les inviter dans notre espace de confort, en essayant au mieux de les
tolérer malgré leur aspect physique, leur rang social ou leur état mental, et
surtout, de les respecter et de les traiter comme on voudrait bien l’être. On
n’est jamais à l’abri d’une agréable surprise face à la diversité humaine,
alors, comme dirait l’apprenti du Rapid : « Niou Dem ! »
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