Education : plantez la graine environnementale
Bonjour les Êtres
humains !
Cela fait un bon moment
que je n’ai pas eu la possibilité de partager quelques pensées avec vous. Il
faut dire que j’ai été assez accaparé ces dernières semaines par ma formation.
Les examens ont commencé, alors les temps libres se raréfient. C’est d’ailleurs
cette formation qui m’a inspiré le thème d’aujourd’hui : l’environnement.
Je ne suis pas exactement une formation en environnement, mais plutôt un master
en qualité-hygiène-sécurité-environnement. Mais c’est cette dernière composante
qui m’intéresse le plus. En réalité, je dirais que c’est plus une passion
qu’autre chose pour moi. Justement, ce vendredi 05 juin, c’étai la journée mondiale
de l’environnement. Après des
heures de réflexion infructueuses à chercher comment aborder le sujet avec
vous, je me suis finalement dis que, la meilleure façon de vous en parler,
c’est de vous raconter comment je suis tombé amoureux de la nature.
Je ne sais pas pour
vous, mais moi, s’il y a une question qui m’a longtemps terrifiée durant mon
enfance, c’est bien : « tu veux faire quoi dans la
vie ? » Comme je ne savais jamais quoi répondre, je disais la
première chose qui me passait par la tête : Michael Jackson, Bruce Lee,
X-Or (les initiés sauront de quoi je parle…J). Je me suis
longtemps demandé comment et à quel moment un Être humain sait ce qu’il veut
faire le restant de son existence. Mais, étrangement, je me souviens exactement
du moment où, moi, je l’ai su. C’était un 17 août, jour de la fête nationale de
mon pays, le Gabon. J’étais encore au lycée et mes distractions favorites à
cette époque étaient le basket, la lecture, le cinéma et les documentaires.
Justement, ce jour-là, aux environs de dix-sept heures, j’étais en train de
regarder un épisode d’Ushuaia Nature (le passionnant programme de Nicolas
Hulot), qui portait sur la biodiversité des forêts gabonaises, lorsque que
quelqu’un arriva à la maison pour nous annoncer le décès d’une de mes tantes
préférées. J’eu tellement envie de rejeter cette terrible douleur que je me
plongeai littéralement dans le documentaire. A la fin de celui-ci, je décidai
que, quoi que je fasse dans la vie, il faudrait que ce soit en rapport avec la
protection de l’environnement. Toutefois, en y regardant bien, je crois que
j’étais, en quelque sorte, « prédestiné » à m’y intéresser.
Ce n’est pas que je croie au déterminisme,
non, mais j’ai l’intime conviction que les conditions dans lesquels l’on
grandit influences beaucoup nos choix à l’âge adulte. J’ai fort à penser que
c’est ce qui m’est arrivé. Parce que, déjà, dès ma prime enfance, j’ai vécu au
plus près de la nature. J’ai, en effet, passer les premières années de ma vie
dans le village de ma mère. On y allait aux champs tous les matins comme les
autres vont à l’école en ville. J’ai toujours été émerveillé en traversant les
forêts et les rivières, ou en apercevant, au loin, un pangolin, en jouant avec
un mille-pattes ou encore en m’amusant à effleurer les sensitives, ces plantes
dont les feuilles se referment les unes contre les autres quand on les touche.
Ma grand-mère m’apprenait quelques noms de plantes ou d’arbres. Dans cet
univers, parler de protection de la nature aurait été inutile : tout le
monde vivait en harmonie avec tout ce qui la constitue (arbres, plantes,
animaux, insectes, cours d’eau…). Bizarrement, aujourd’hui, ce qui me manque le
plus de cette période, c’est l’odeur fraiche et humide de la forêt. Je me suis
vraiment senti dépaysé en arrivant à la capitale quelques années plus tard.
La chance que j’ai eue
est que les parents de mon père, à Libreville, avaient un certain rapport à la
nature. Mon oncle, chez qui nous vivions, avait planté quelques arbres tout
autour de la maison : badamiers, avocatiers, bananiers, dont nous devions
tous prendre soin si nous voulions nous délecter de leurs fruits. De plus, sa
femme avait l’habitude, quand elle en avait envie, d’aménager un verger
derrière la maison principale. Ainsi, je n’allais plus aux champs, mais j’avais
toujours les mains dans la terre. Après ce fameux 17 août, c’est plutôt ma
curiosité qui pris le relai pour m’attirer dans les fourrées environnementales.
Je dois tout de même
vous avouer que, lorsque je dis à mon père que je voulais faire une seconde
scientifique, ce n’état pas du tout la protection de l’environnement qui
m’intéressait. A cette époque, j’étais totalement fasciner par le cerveau
humain. Jusqu’en deuxième année d’université, je voulais étudier les
neurosciences. Mais, en arrivant à Bamako, pour ma troisième année, je me
rendis compte en ours d’année que j’avais choisi une licence orientée vers l’écologie.
L’idée que tout ce qui vie sur la terre est entièrement lié (directement ou
pas) et que les actions des uns et des autres envers eux-mêmes, envers ceux qui
les entourent et aussi le milieu dans lequel ils vivent conditionnent le
devenir de tout un chacun m’a beaucoup séduite. A partir de là, j’ai commencé à
me documenter un peu plus sur le sujet, et surtout sur le rôle que cette
discipline pouvait avoir pour mon pays. C’est à partir de cette période que
j’ai vraiment eu envie de me consacrer à la protection de l’environnement.
Après ma maitrise en
biologie, j’ai eu l’impression de redécouvrir mon pays et toutes les richesses
naturelles qu’il recèle à travers la documentation existante. Malheureusement,
j’ai constaté qu’il y a encore beaucoup à faire au Gabon. Surtout en matière
d’éducation. Je ne peux qu’être heureux des mesures qui ont été prises dans le
pays, en matière de conservation de la biodiversité, comme la création de 13
parcs nationaux en 2002, la révision du code forestier ou de l’environnement,
qui vont effectivement dans le sens d’un développement durable. Mais je me
demande comment l’on peut vouloir atteindre un si noble objectif si l’on
n’implique pas assez les populations. Parce que, je ne suis pas sur que trois
gabonais sur dix puissent vous dire à quoi servent ces parcs. A votre avis,
combien de Gabonais peuvent vous citer les noms de dix espèces animales ou
végétales typiques de leur pays ? Combien même ont déjà planté quoi que ce
soit de leur vie ? Combien s’intéressent au sort de notre si belle
nature ?
L’article 3 du code de
l’environnement national nous dit que l'environnement, en tant que cadre de
toutes les activités humaines, constitue le patrimoine national qui comporte
pour l'ensemble de citoyens des droits et des obligations. Pour moi,
l’un de ces devoirs est, pour tout citoyen, de consacrer un peu de temps pour
découvrir cet environnement, et tacher, à son échelle, de contribuer à sa
protection. Surtout, il est important de le faire pour nos enfants. Car, on le
sait tous bien, ceux-ci sont d’excellents mimes qui assimilent facilement ce
qu’ils voient les adultes faire autour d’eux. Nous nous devons d’avoir une
philosophie commune portée vers la préservation de cette immense richesse dont
nous disposons. Et de la transmettre aux générations futures. J’ai été
agréablement surpris d’apprendre, il y a peu de temps, que le Costa-Rica, pays
d’Amérique du sud, est vu comme le champion du monde en matière de protection
de l’environnement. Dans ce pays dont le tiers des terres est protégé, tout le
monde, dans tous les secteurs d’activités et au sein de toutes les couches
sociales, est totalement impliqué dans ce processus de développement durable.
Ses dirigeants envisagent même de devenir carbone neutre (d’absorber autant de carbone
que le pays rejette) d’ici quelques années. Ils espèrent même, après avoir
dépasse ce cap, s’offrir une importante manne financière en revendant leurs
quotas d’émission de carbone. Je me suis demandé pourquoi un pays aussi riche
sur le plan naturel que le notre ne pourrait pas avoir de telles ambitions. Ce
serait, certes, un projet à long terme, qui nécessiterait autant notre
implication que celle de la génération suivante. Mais je veux bien me dire que
cela est possible, si l’on commence déjà à semer, dans l’esprit de nos bambins,
la graine environnementale.
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